languageالعربية

Culture: Qui fait la crise...et qui propose des solutions ?

Culture: Quelles sont les solutions pour sortir de la crise ?
 
Mourad Ben Cheikh, réalisateur, a déclaré, dans Midi Show de ce vendredi, que les créateurs tunisiens sont capables de grands résultats, mais dans la douleur, car la créativité et la production sont exposées à de nombreuses difficultés, par rapport à ce qui se passe en Europe ou en Amérique, en raison de la bureaucratie et du souci à trouver des fonds.

"C'est une crise qui continue, depuis des années, même quand la situation économique était bonne en Tunisie", a-t-il dit.

Il a, aussi, estimé que le financement de la culture est insuffisant en Tunisie. "Par exemple, le secteur du cinéma n'est crédité que de 4 millions de dinars, alors qu'en retour, 80 films sont produits annuellement", selon ses dires.

Ben Cheikh a aussi souligné que Les Journées cinématographiques de Carthage est un festival aux axes sont bien définis, "mais chaque nouveau directeur qui en a la charge, ajoute une programmation ou change les principes généraux, ce qui a nui à l'image de cette manifestation".

Il a, également, évoqué l'impossibilité de construire et de réformer le secteur, car les responsables continuent à perdre du temps.

"Même lorsque des lois sont promulguées, les mécanismes qui permettent leur mise en œuvre sont absents et donc, au lieu de produire dix films, deux seulement voient le jour", a-t-il déclaré.

Pour sa part, Chiraz Laâtiri, universitaire et ancienne ministre de la Culture, a précisé que la culture a subi un revers, depuis la crise du coronavirus, qui a affecté le domaine, les acteurs et, en plus général, l'ensemble des professionnels du secteur, en plus de la situation économique, sociale et politique du pays qui est désastreuse.

Elle a ainsi déclaré que l'état du paysage culturel faisait souffrir créateur, le producteur, le diffuseur, le critique et tous les acteurs du secteur, "d'une bureaucratie qui étouffait et tuait toute dynamique, en plus du vide législatif et du problème de l'inégalité d'accès à la culture, entre les différentes régions de la République".

Chiraz Laâtiri a insisté sur la nécessité de construire un projet culturel pour le pays qui s'adresse à tous les Tunisiens sur l'ensemble du territoire.

Pour sa part, Mohamed Frini, président  fondateur de l'Association "Échos cinématographiques", a assuré qu'au cours des dix dernières années, la culture a été témoin d'une révolution, voire d'un miracle, puisqu'il y a des initiatives étonnantes et réussies menées par de jeunes talents.

"La preuve, le nombre d'entreprises spécialisées dans les activités culturelles, qui ont été lancées, sans compter sur le financement de l'État", a-t-il expliqué.

Frini a, d'autre part, déclaré que l'Etat est tenu d'accompagner et de prendre en charge les artistes mais il fait l'inverse, car les politiques adoptées n'ont aucune maîtrise de la culture et des retombées financières qu'elle peut engendrer.
    

 

share